Portrait - Opera Tenebrarum
- Xzvrey

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Parmi les associations française qui se bougent pour faire vivre la culture gothique, il en existe une promise à un bel avenir tant la passion de ses membres est évidente. Opera Tenebrarum ne se lasse pas de proposer régulièrement des soirées DJ et rencontres dédiées à la culture gothique. Principalement active dans les secteurs de Rouen et Paris, ses évènement accueillent de plus de plus de public. C'est avec plaisir que nous donnons la parole à Freaky Dandy, DJ principal de l'asso afin de discuter avec lui de sa passion et des futurs projets de sa structure.
1/ Salut Jimmy ! Premièrement comment ça va ? Que fais-tu de beau en ce moment à part trainer dans les cryptes de Rouen ? Quelle est ta dernière grosse claque musicale en date ?
Ça va bien merci ! Je continue d’errer entre les pierres froides et les nuits insondables de Rouen. Dernièrement, une claque musicale m’a frappé comme une incantation nocturne : l’EP du groupe DeathFauna « Ghost World » ou encore le titre « Ghost Town » de Black Rose Move. Autant d’œuvres qui résonnent comme une cathédrale en flammes dans mon esprit.
2/ N'y allons pas par quatre chemins, peux-tu nous présenter Opera Tenebrarum et nous expliquer un peu le but de cette structure et quel genre d'évènements vous proposez ?
Opera Tenebrarum, c’est une association dédiée à la mise en valeur de la culture gothique et des musiques alternatives sombres. On organise des soirées, principalement DJ sets, autour du goth, darkwave, post-punk, EBM, mais aussi des évènements thématiques qui rassemblent la communauté dans une ambiance élégante et immersive. L’idée, c’est de créer un espace où l’on peut célébrer cette esthétique et cette musique hors du temps.

3/ Quels sont les personnes impliquées dans Opera Tenebrarum ? Qui fait quoi ?
Opera Tenebrarum est avant tout une aventure collective. J’y joue le rôle de programmateur et DJ, mais mon compagnon et plusieurs ami·e·s s’impliquent dans le bouche à oreille, en tant que DJs, modèles et parfois dans l’organisation logistique. Certains façonnent l’image, d’autres sculptent le son, d’autres encore veillent à l’architecture invisible de nos évènements nocturnes

4/ Tu te présentes souvent sous le pseudonyme « FreakyDandy » quand tu mixes. Peux-tu nous raconter l’histoire de ce nom d’emprunt s’il te plaît ?
Le pseudonyme « Freaky Dandy » est né de la rencontre entre deux aspects de ma personnalité : le côté extravagant, décalé, un peu freak, et l’élégance sombre et romantique du dandy. Je voulais un alias qui reflète à la fois l’excès et le raffinement, et qui colle à l’univers dans lequel je mixe. Ensemble, ils forment une créature qui danse sur les ruines du monde moderne.
5/ Vous êtes basés à Rouen si je ne m'abuse. Projetez-vous d'organiser des soirées dans d'autres villes à l'avenir ?
Oui, Rouen est notre fief, mais nous aimons beaucoup voyager ! Nous avons déjà organisé des évènements ailleurs et nous avons des projets sur Paris et d’autres villes. L’idée est d’essaimer un peu partout où la demande existe, sans perdre l’âme de nos soirées. L’obscurité ne connaît pas de frontières, elle ne demande qu’à s’étendre.
6/ Je crois qu’aujourd’hui, tu organises aussi des soirées sur Paris via d’autres structures en plus d’OT non ?
Exact, on a fait des partenariats avec Animas Mortis pour des soirées mais aussi perpétuer les Rencontres Gothiques de Versailles. Cela permet de varier les contextes, de rencontrer de nouveaux publics, et d’apporter l’esprit d’Opera Tenebrarum dans d’autres cadres.
7/ En plus des soirées DJ (ce qui est déjà génial), pensez-vous également organiser des concerts un jour ?
C’est dans un coin de nos esprits, oui ! Les concerts apportent une autre énergie et complètent parfaitement l’expérience. Cela demande plus de moyens et de préparation, mais à terme, ça ferait partie de notre évolution naturelle.

8/ Quels sont les prochains défis que tu souhaites relever avec les différentes orgas dont tu fais partie ? Je m’explique : j’ai vu la popularité de tes soirées grandir au gré des évènements organisés et la communauté bâtie autour de ces soirées semble vraiment de plus en plus soudée. Quels autres succès aimerais-tu accomplir ?
Un des grands défis est de garder une cohésion forte de la communauté, tout en la faisant grandir. J’aimerais continuer à surprendre le public avec des lieux atypiques, des concepts originaux et pourquoi pas, à long terme, contribuer à un évènement plus grand de type festival. Peut-être, un jour, un grand festival gothique naîtra de cette énergie.
9/ Avec quelles autres associations ou organisations Opera Tenebrarum pourrait s’associer dans les années à venir ? Avez-vous déjà reçu des propositions intéressantes pour d’autre types d’évènements ?
Nous avons déjà travaillé avec Animas Mortis (Reims/Paris), Le Cercle des Ombres (Amiens). En 2026 nous allons commencer à avoir des partenariats avec le Sud-Ouest et ce sera une surprise. Nous sommes ouverts à collaborer avec d’autres collectifs goth ou alternatifs, mais aussi avec des structures culturelles plus généralistes si l’alchimie fonctionne. L’idée est d’élargir le champ des possibles sans perdre notre identité.
10/ Parlons un peu de toi maintenant. Comment as-tu découvert l'univers Post-Punk/Goth ? Quels sont les groupes et albums qui t'ont amené à plonger la tête la première dans cette culture ?
Après la vibe electro-goth des 2000s j’ai découvert l’univers post-punk/goth en explorant les années 80 : The Cure, Bauhaus, Sisters of Mercy… C’est un mélange d’esthétique, de sonorités et de visions qui m’a séduit. Ayant des goûts éclectiques, je plonge dans des abysses autant électroniques que rock’n roll, découvrant des mondes plus froids et mécaniques. Une chute volontaire dans un gouffre sans fond.
11/ Quel est ton regard sur les scènes Post-Punk/Goth aujourd'hui ? Y a-t-il assez de concerts, groupes, sorties, labels, soirées, public ? Qu'est-ce qui pourrait être amélioré ? Qu'est-ce qui pourrait être pire ?
La scène post-punk/goth aujourd’hui est vivante et créative, mais elle reste encore trop confidentielle, trop fragile en province. Il manque parfois des moyens et des espaces pour faire émerger davantage de groupes et d’évènements. Cela dit, il y a une belle énergie, et c’est encourageant.

12/ Depuis le temps que tu navigues dans cet univers esthétique, as-tu constaté des changements au sein du public ou de la mentalité générale ?
Oui, le public s’est diversifié, avec un mélange de vétérans de la scène et de nouvelles générations attirées par le côté esthétique ou musical via TikTok et Internet. La mentalité est plus ouverte aujourd’hui, même si on garde toujours ce goût pour l’ombre et le décalage. Le gothique est un esprit qui traverse le temps et se réinvente toujours.
13/ Ok break déglingos. Quel est ton souvenir le plus hilarant concernant ton expérience au sein de l'univers goth ?
La danse des Canards chanté par Andrew Eldritch ? Je plaisante, pas de souvenirs racontables içi, restons prude !

14/ Jimmy, tu étais présent à la soirée concert dans la Cryte de Rosa Crux : The Cemetary Girlz + Curse Of The Vampire, en 2024. Personnellement j'ai adoré. Quel est ton retour sur cette soirée précisément ?
La Crypte de Rosa Crux, c’est toujours une expérience incroyable. L’atmosphère du lieu sublimait complètement les concerts, et les groupes ont livré une performance habitée. C’est le genre de soirée qui marque profondément. Même au bout de 16 années, c’est toujours un plaisir de voir l’évolution de ce lieu-phare de la scène goth rouennaise encore en agrandissement aujourd’hui.
15/ Les designs des évènements d'Opera Tenebrarum sont toujours très bien travaillés et d'excellente qualité. Comment les concevez-vous ? Qui travaille dessus ?
Les designs des évènements sont le fruit d’un vrai travail artistique. A commencer par les photographes et modèles qui donnent vie visuellement à l’univers d’Opera Tenebrarum. Je participe aux idées et concepts (Goth, Cyber, Retro etc…). On cherche toujours à garder une cohérence sombre, élégante et impactante. Chaque affiche doit être une invitation au voyage : un portail ouvrant sur un monde nocturne.
16/ Quelle importance l’univers gothique a-t-il dans ta vie ? Comment se mélange-t-il avec ta vie quotidienne ? Qu’est-ce qui t’attire tant, encore aujourd’hui, dans ce milieu si spécifique ?
L’univers gothique n’est pas un simple décor pour moi, c’est une esthétique de vie. Elle imprègne mes goûts musicaux, vestimentaires, artistiques. Ce qui m’attire toujours, c’est cette manière de sublimer l’obscurité, de rendre beau ce qui est sombre, la mélancolie en force, et l’étrangeté en élégance.
17/ Il me semble qu’en France, nous manquons terriblement d’un ou plusieurs évènements d’envergure de type festival alors que nos voisins en ont plusieurs chaque année. Aimerais-tu qu’il existe des festivals goth avec un bonne affiche de concerts et de DJ sets ? Qu’est-ce qui nous manque pour ce faire à ton avis ?
Oui, la France manque clairement d’un grand festival gothique. Nos voisins allemands allemands ont le Wave Gotik Treffen ou encore le M’era Luna. Pour y arriver en France, il faudrait une meilleure structuration, des financements et un public encore plus fédéré. Mais j’y crois ! Les Métalleux ont bien le Hellfest !

18/ Jimmy, en plus des soirées organisées par Opera Tenebrarum, est-ce qu'il t'arrive d'être DJ durant des soirées concert ou des évènements organisés par d'autres orgas ?
Oui, je mixe aussi pour d’autres orgas et soirées concerts. J’aime m’adapter aux contextes et proposer des sets différents selon les ambiances.
19/ Attention à cette question, elle ne peut pas être évitée haha. Quels sont tes plats et boissons favoris ? Peux-tu partager une recette avec nous ?
J’aime bien la viande rouge, le bœuf bourguignon ou encore le civet de sanglier. Un bon verre de vin rouge sombre des Corbières accompagne bien la viande. Pour la recette, je pourrais dire : une dose de noirceur, un soupçon de romantisme, et beaucoup de basse. Depuis de nombreuses années je suis un grand amateur d’Absinthe (plus d’une trentaine de variété en stock). Je vous conseille l’Absinthe Château Sant Ferran au Cannabis, divine à souhait.

20/ Souhaites-tu dire quelque chose de plus au lectorat du zine ?
Merci à toutes celles et ceux qui font vivre la scène, qui viennent danser, échanger et partager. Opera Tenebrarum n’existerait pas sans ce public passionné et créatif. Continuons à bâtir ensemble un espace hors du temps. Opera Tenebrarum est un rituel collectif : vous en êtes les prêtres et les fidèles.
21/ Jimmy, merci beaucoup pour ta participation et pour le temps consacré à cette interview.
Nos meilleurs voeux à Opera Tenebrarum :-)
A bientôt j'espère ;-)


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