WARSAW AFTER MIDNIGT – Split
- Xzvrey

- 10 oct.
- 3 min de lecture

Deathrock/Goth-rock – Pologne
Musica Tenebris – 2024
S’il y a bien un split qui fut un plaisir à découvrir, c’est bien ce Warsaw After Midnight qui présente 4 excellents jeunes groupes Polonais, dont mes favoris : Eat My Teeth. Rien que pour eux, j’ai sauté sur le disque comme un chat sur une souris.
Ce disque a en plus la générosité d’inclure 4 groupes et, cerise sur le gâteau, dans des styles proches les uns des autres, ce qui permet de conserver une ambiance cohérente tout au long de l’écoute de l’album.
On ouvre le bal avec les très prometteurs Natures Mortes qui ont d’ailleurs sorti un album récemment (que je vous recommande et qui sera chroniqué dans notre feuille de choux). Le rock gothique de ces jeunes gens bourrés de talent peut vraiment faire penser à Christian Death mais avec une approche personnelle et une voix plus incisive. La combinaison des riffs de guitare et des lignes de basse (celle de Brusies est excellentissime) est clairement le point fort du groupe qui s’en sort très bien lorsqu’il s’agit de créer des chansons sombres mais agrémentées d’un souffle épique.
Une entrée en matière particulièrement saisissante !
C’est là que les choses prennent tout leur sens ; place à l’univers décadent, terrifiant et surpuissant d’Eat My Teeth. Dire que ce groupe a du talent est un doux euphémisme. Non content de proposer une musique qui tient vraiment la route, bien construite et exécutée, les jeunes varsoviens ont créé un univers unique en son genre qu’on reconnait d’une seule petite écoute ! Et cela, c’est la marque des groupes appelés à devenir culte. Le deathrock du quintet prodige est unique en son genre. Puissant, sombre, incarné, théâtral… les qualificatifs ne manquent pas. Les lignes instrumentales sont d’une puissance inouïe et le tout est sublimé par le chant hallucinant de Nat Nemesis qui alterne lyrisme haut perché, shrieks empruntés au Black/Death Metal et lignes punks avec un naturel déconcertant.
Eat My Teeth, c’est LA découverte de ces dernières années, LE groupe qui doit absolument perdurer et être soutenu dans son effort par un public passionné car ils ont cette étincelle de génie, ce supplément d’âme qui les rend uniques. La raclée.
Nameless Creations n’est pas en reste avec sa musique Batcave bourrée de références aux ténors du genre qui fera plaisir aux nostalgiques d’une ère trop courte. Le combo assène des compositions très intéressantes agrémentées de quelques éléments rock psyché sombre (le pont de Pain-Powered Machine par exemple) qui apportent une touche de maestria à leurs compositions déjà solides comme le rock. Je leur trouve une parenté avec Alien Sex Fiend en plus actuel et c’est clairement une très bonne chose. La folie qui se dégage de leur musique fait plaisir à entendre. Le groupe a proposé 3 morceaux sur la compilation et on en aurait repris sans hésiter. À surveiller de (très) près.
Enfin c’est Marie Laveau qui clôture ce voyage nocturne dans les méandres de l’underground goth de Varsovie. Le groupe avait donné un concert marquant lors du Return To The Bat-Cave 2023 et leur musique est enfin disponible sur support physique. Les titres ont gagné en puissance depuis cette époque. Les musiciens ont gagné en précision, en maîtrise et tout fonctionne vraiment bien. Les lignes de guitare propulsent les compositions puissantes dans les méandres du Deathrock et le clavier, discret mais essentiel renforce encore cette parenté. La voix féminine très grave donne ce côté unique à Marie Laveau.
Malheureusement, le groupe n'existe plus et cet enregistrement est donc le seul témoignage de son potentiel.
Petite mention spéciale pour le guitariste Franek (alias Jimmy) qui joue dans 3 des groupes et probablement une bonne centaine d’autres. Ce jeune prodige m’a littéralement scié les jambes à chaque fois que je l’ai vu jouer.
Une compilation d’une rare qualité, à l’image des 4 groupes qu’elle rassemble. C’est un disque essentiel dans toutes les collections et un témoignage qui doit rester gravé dans l’histoire des musiques gothiques. Bientôt, on dira : « A Varsovie, dans les années 2020, il y avait du lourd ! » et Warsaw After Midnight en est la preuve indiscutable.


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